Déclaration
de Michel GOURINCHAS pour le groupe de Gauche Plurielle de Cognac relative au
Budget 2007 de la ville de Cognac.
Le
Maire de Cognac a réussi à convaincre le Président de la Communauté de Communes
d’une rallonge. Nous ne savons pas si la négociation a été agitée mais visiblement
elle a abouti…
Sur
les dépenses
Concernant
les frais de personnel, appelés charges de personnel dans ce budget,
comme si le personnel était une charge et pas un investissement pour répondre à
notre mission et à l’attente de nos concitoyens, le taux d’évolution indiqué
1,12 % est effectivement raisonné. A vérifier tout de même quels sont les
postes créés et ceux supprimés.
Sur
les crédits de service et plus particulièrement les dépenses d’énergie,
nous demandons qu’un effort soit porté dans les économies d’énergie, sur le
développement d’énergies renouvelables et la réduction des énergies fossiles
utilisées.
Nous
réaffirmons notre opposition avec l’augmentation du prix de la restauration
scolaire. Nous rappelons qu’une étude récente montrait que Cognac était dans ce
domaine le mauvais élève de la classe charentaise.
Sur
les subventions, nous constatons une baisse.
Nous
considérons que la trésorerie d’une association doit effectivement être prise
en compte dans le cadre du calcul du montant de la subvention, tout comme la
réalité des projets de l’association pour l’année ou les années à venir.
Cependant,
Cognac est riche de son milieu associatif, riche des personnes qui le font
vivre, riche pour le dynamisme que cela apporte à notre ville. Il convient donc
d’être vigilant sur ce que nous nous engageons et sur ce quoi nous nous
désengageons.
C’est
ainsi que l’an dernier la subvention à l’Adresse a été réduite de moitié avec
en contrepartie l’engagement d’employer l’Adresse pour un montant similaire, ce
qui pouvait être une bonne idée. Ceci n’a pas été fait, risquant ainsi de
mettre cette association en difficulté. Nous demandons donc que l’engagement
pris soit respecté en 2007 ce qui représente 3000 heures de travail.
Pour
ce qui est de l’ASERC, c’est le désengagement de la CNAF en accord avec la
politique gouvernementale qui n’est pas compensé, tout comme nous le verrons
avec le CCAS. Mais pour ce qui dépend de vous, nous constatons que vous
profitez du désengagement de la CNAF pour supprimer des actions sans que nous
en connaissions la raison et alors que le besoin existe.
Attention
à ne pas baisser la garde sur les actions de prévention, de relation
parents/enfants, de prévention santé, de culture urbaine.
Nous
sommes toujours sur la ligne de crête, il ne faudrait pas tomber du mauvais
côté par une non prise en compte suffisante des besoins sociaux de quartiers en
difficulté.
Nous
constatons tous une dégradation sociale d’une frange de la population. Les
associations caritatives le disent, les travailleurs sociaux le disent, les
organismes le disent, les élus le disent.
Dans
ces conditions, comment avons-nous pu passer à côté des Opérations de
Renouvellement Urbain ? Comment avons-nous pu nous priver d’un financement
Etat et de ce fait d’un financement complémentaire
Région ? Pour info ce sont 25 millions d’€ pour Chatellerault Etat/ 6.44
Région, Saintes 23 M€ E/5.6 R, Rochefort 12m€/1.6. Sommes nous si riches ou nos
quartiers en si bonne santé pour passer à côté de telles opportunités ?
Par
ailleurs, ce n’est bien évidemment pas au même niveau, je voudrais pousser un
cri d’alerte concernant le Secours Populaire, ils sont aujourd’hui en impayés
de loyer et risquent l’expulsion. Ils ne peuvent pas faire face aux frais occasionnés par leur logement. LOGELIA
(ex OPDHLM) ne peut pas loger gratuitement une association fût-elle à but
caritatif, sinon ce seront les locataires qui paieront le loyer de ceux qui
sont là pour les aider…il y a là une incohérence. Le Secours Populaire a un
rôle utile et reconnu à Cognac, il contribue à la diversité caritative sur la
ville, alors comment les aider ? Sans doute en leur trouvant un autre
local.
Sur
la culture, le niveau est maintenu. Nous saluons les associations et
manifestations qui font de Cognac une ville où la culture occupe une place
importante et reconnue au-delà de la Région.
Sur
le sport, deux points. Premièrement nous maintenons l’idée d’un ticket sport
pour la pratique sportive et l’accès aux compétitions sportives des clubs cognaçais.
Secondement, nous aimerions mieux comprendre la politique de financement des clubs sportifs de la ville. Pourquoi des écarts pour un niveau sportif égal ? Sur quelle base, sur quels critères le justifiez vous ?
J’ai
évoqué l’environnement, le social, la culture, le sport.
Mais
pour répondre aux besoins, aux attentes de la population, il faut des moyens.
Cependant,
il faut bien se poser la question qu’est-ce que l’on attend d’une
municipalité ?
On
n’attend pas qu’elle soit une agence comptable, comme c’est le cas ici, mais
bien qu’elle soit gestionnaire et visionnaire.
Donc
qu’elle s’appuie sur l’existant pour fixer un cap, dégager des priorités,
tracer des objectifs. De tout cela point !
Et
elle doit le faire en associant la population à ses décisions et ses projets.
Au
lieu de cela nous avons un budget ramollo et tristounet, un budget qui ne
dégage pas d’ambition pour la ville, qui ne donne pas envie.
Puisqu’il
a été décidé de repousser les élections municipales d’un an, on peut dire qu’il
s’agit bien là du budget de trop, comme il y a le match de trop.
Et
comme nous ne souhaitons pas que Cognac descende en division inférieure nous
pensons qu’il faudra mener une autre politique plus dynamique et nous sommes
convaincus que c’est possible avec le même budget pensé autrement, orienté
différemment.
Mais bien évidemment, c’est avec une autre équipe qu’il faudra le
faire, changer le président, changer l’entraîneur, changer le capitaine et
changer les joueurs.
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