Affirmer le choix du
progrès social
Le premier tour de l’élection présidentielle du 22 avril
2007 est d’abord marqué par une forte augmentation de la participation des
électeurs, inscrits plus nombreux sur les listes électorales.
Dans un contexte d’insatisfaction sociale très large, qui
s’est manifestée par de nombreuses mobilisations syndicales, ce vote révèle une
aspiration grandissante des salariés, des chômeurs et des retraités à
intervenir sur les choix qui conditionnent l’avenir de chacune et de chacun,
l’avenir de la société française.
Cette vitalité démocratique est porteuse d’espoir. La
CGT y a contribué.
Le recul, en pourcentage et en nombre de voix, de
Jean-Marie LE PEN est positif. Cependant, la CGT est préoccupée par la reprise
et la banalisation de ses thèses dans d’autres discours politiques.
Le climat social qui prévaut dans cette campagne
électorale n’est pas une surprise. La CGT n’a cessé, ces dernières années,
d’agir contre les mesures gouvernementales précarisant l’emploi (CPE, CNE…),
creusant les inégalités sociales, portant atteinte au pouvoir d’achat et
affectant les libertés démocratiques.
Après le premier tour des élections présidentielles, le
sens et les contenus des politiques qui seront mises en œuvre demeurent
incertains.
A cette étape, la CGT alerte à nouveau les salariés sur le
risque qu’à l’issue des élections, s’installe un gouvernement totalement acquis
à une vision ultralibérale de la société et de l’économie dont les salariés et
leurs libertés seraient les victimes. Les positions et les ambitions du MEDEF
s’en trouveraient grandement renforcées.
Il y a danger que des attaques de grande ampleur soient
menées contre le syndicalisme en tant que moyen d’intervention et de défense
des salariés. Ce n’est pas de mise en concurrence ni de plus d’individualisme
dont a besoin la société, mais de plus de solidarité et de plus de justice
sociale.
En tant que syndicat agissant pour la conquête du progrès
social en France, en Europe et partout dans le monde, dans une démarche
indépendante vis-à-vis des gouvernements, des partis politiques et des
directions d’entreprises, la CGT est résolument opposée à toute restriction des
libertés syndicales et du droit constitutionnel de grève.
A l’évidence, une large majorité de citoyens aspire à de
profonds changements dans l’orientation de la politique économique et sociale
du pays.
Dans les domaines de l’emploi, du pouvoir d’achat, des
conditions de travail, des droits à la retraite comme pour l’accès aux droits
fondamentaux en matière de santé, de logement, de transport, d’énergie,
d’éducation, de culture… des réformes visant le plein emploi, le progrès social
et la démocratie sociale sont nécessaires et possibles.
Les candidats encore en lice doivent répondre à ces
exigences. Les citoyens peuvent peser dans ce débat.
La CGT appelle les salariés :
Ø à se saisir du 1er
Mai et à se mobiliser très nombreux pour en faire une grande journée d’expression
des revendications sociales ;
Ø à gagner l’unité
syndicale la plus large et à assurer le
succès des 218 rassemblements et manifestations organisés dans tous les
départements ;
Ø à participer
massivement au second tour des présidentielles.
Montreuil,
le 24 avril 2007