MUNICIPALES. --Le candidat du PS Michel Gourinchas a lancé sa campagne samedi après-midi
à la Salamandre. Plus de 300 personnes avaient fait le déplacement
Gourinchas offensif
:Stéphane Durand |
Départ réussi pour le candidat PS aux municipales Michel Gourinchas. Du
monde, des soutiens de poids et un discours travaillé, l'intéressé avait bien
préparé son coup afin de marquer les esprits, samedi, pour le lancement de sa
campagne à La Salamandre. Même s'il n'est pas encore élevé au rang de tribun,
d'aucuns étaient d'accord pour dire que « Mimi », comme l'ont appelé ses fidèles
dans leurs discours, a fait de gros progrès dans cet exercice.
« Ce n'est pas une erreur de
casting », a tenu à rappeler Marie-Line Reynaud, la députée socialiste de la
seconde circonscription, à ceux qui en douteraient encore. « Il arrive, l'air de
rien, on ne se méfie pas, et puis on se rend compte que c'est un négociateur
redoutable », a aussi dit de lui Catherine Quéré, la députée de la
circonscription de Saintes qui a travaillé avec lui à la Région.
L'air candide, certes, mais il
faudrait donc se méfier de la bête politique. Samedi, il a déjà commencé à
envoyer quelques piques au maire UMP Jérôme Mouhot, qu'il appelle «
l'intérimaire de Cognac », en promettant qu'après il se concentrerait uniquement
sur son programme : « M. Mouhot n'a jamais réussi à vraiment porter son habit de
maire, homme de bureau plutôt qu'homme de contact, il a réussi à rassembler
contre lui son propre camp. On lui reproche à juste titre son manque de
dynamisme et de motivation? Et puis c'est quand même lui qui a sacrifié la
chirurgie publique à Cognac? »
Voilà pour le costard. Gonflé à bloc, Michel Gourinchas sait qu'il n'a
jamais été en aussi bonne position pour conquérir la mairie. « Lors des
dernières élections, la gauche a été devant la droite à Cognac. Et à chaque fois
le score s'est amélioré », insiste-t-il pour se rassurer. Robert Richard, le
conseiller général socialiste de Cognac-nord, absent mais qui avait laissé un
message, a cependant rappelé que « gagner ne sera pas aisé, ni par la suite
gérer la ville? » Pour Marie-Line Reynaud, l'enjeu est plus large. « Il n'est
pas facile d'être une députée PS ici. On me barre la route pour avoir accès à
certains dossiers. J'ai besoin que la ville passe à gauche pour travailler plus
sereinement », confie l'élue.
Gourinchas le
Burgou. Michel Boutant, le
président socialiste du Conseil général, a tenu quant à lui à construire un
mythe : « Michel est un Limousin, comme moi. Saviez-vous qu'au XIXe siècle, du
côté de Marval, il vivait un Gourinchas plus connu sous le nom de Burgou.
C'était un bandit du style Robin des bois. Il volait aux riches pour
redistribuer aux pauvres. C'était un malin. On sait que Michel est un
travailleur. Si en plus il arrive à développer la ruse de ce Burgou, alors ce
sera de bon augure? »
Le « Burgou de Cognac » a terminé la soirée en évoquant les contours de
son projet et en réalisant une imitation courte, mais remarquée, de Sarkozy.
Pour lui, la bataille
se gagnera « en développant une démocratie active avec les citoyens? »